Prière du soir


S’il est important de bien commencer la journée, il ne l’est pas moins de la bien finir. Les grâces que Dieu a accordées pendant le jour et la protection dont nous avons besoin pour bien passer la nuit sont de nouveaux motifs de prier avec de vrais sentiments d’humilité, de regret de nos fautes, de confiance et de ferveur.
Le jour est fini, ô mon Dieu ! Il a passé comme l’ombre sur la montagne et ne reviendra plus: ainsi s’écoule la vie: il n’y a rien de stable sous le soleil que la misère et les ennuis de l’homme et son désir du bonheur qui n’est satisfait. Au déclin du jour comme à son matin, je veux élever la voix vers vous, Seigneur. Si vous me délaissiez, que me resterait-il ? Les convoitises des sens ont troublé mon cœur, mes yeux se sont obscurcis, et j’ai erré par des voies mauvaises. J’ai oublié qu’il y a sur la terre des milliers d’enfants d’Adam qui n’ont pas où reposer la tête, et qui n’ont que des jours tristes et des nuits sans sommeil. Je ne me suis pas souvenu que l’homme est condamné au travail et la fatigue est une expiation. Faites-moi miséricorde, Seigneur, je ne suis qu’un pauvre enfant, et je vous prie de toute la ferveur de mon cœur. Si vous ne m’aviez pas pardonné, mon sommeil serait plein de trouble, mon bon Ange s’assiérait tristement à mon chevet, et Marie, ma tendre mère, détournerait ses yeux de moi : ne me privez pas de votre grâce : rendez la nuit douce aux malades, ayez pitié de tous ceux qui souffrent, et si ce jour doit terminer ma vie, si cette prière doit être la dernière que je vous adresserai, prenez pitié de mon âme, recevez-moi dans votre sein. Vous aimer, Seigneur, c’est le seul vrai bonheur de vos enfants sur cette terre. Oh ! qui me donnera des ailes comme à la colombe, et je volerai et je reposerai dans votre cœur adorable. Oui, je vous aime, ô mon Dieu ! Je hais ce que vous haïssez. Je vous aime aussi, ô Marie ma tendre mère ! Votre souvenir ranime ma foi et mon espérance, il met des paroles d’amour pour Dieu sur mes lèvres.



Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

Mettons-nous en présence de Dieu, adorons-le

Je vous adore, ô mon Dieu, avec la soumission que m’inspire la présence de votre souveraine grandeur. Je crois en vous, parce que vous êtes la vérité même. J’espère en vous, parce que vous êtes infiniment bon. Je vous aime de tout mon cœur, parce que vous êtes souverainement aimable, et j’aime mon prochain comme moi-même, pour l’amour de vous.

Remercions Dieu des grâces qu’il nous a faites.

Quelles actions de grâces vous rendrai-je, ô mon Dieu, pour tous les biens que j’ai reçus de vous ? Vous avez songé à moi de toutes éternité, vous m’avez tiré du néant, vous avez donné votre vie pour me racheter, et vous me comblez encore tous les jours d’une infinité de faveurs. Hélas ! Seigneur, que puis-je faire en reconnaissance de tant de bontés ? Joignez-vous à moi, Esprits bienheureux, pour louer le Dieu des miséricordes, qui ne cesse de faire du bien à la plus indigne et à la plus ingrate de ses créatures.

Demandons à Dieu de connaître nos péchés.

Source éternelle de lumière, Esprit-Saint, dissipez les ténèbres qui me cachent la laideur et la malice du péché. Faites-m’en concevoir une si grande horreur, ô mon Dieu, que je le haïsse, s’il se peut, autant que vous le haïssez vous-même, et que je ne craigne rien autant que de le commettre à l’avenir.

Examen de conscience

Faisons un acte de contrition
Me voici, Seigneur, tout couvert de confusion et pénétré de douleur à la vue de mes fautes. Je viens les détester devant vous, avec un vrai déplaisir d’avoir offensé un Dieu si bon, si aimable, et si digne d’être aimé. Etait-ce donc là, ô mon Dieu, ce que vous deviez attendre de ma reconnaissance, après m’avoir aimé jusqu’à répandre votre sang pour moi ? Oui, Seigneur, j’ai poussé trop loin ma malice et mon ingratitude. Je vous en demande très humblement pardon. Je vous conjure, ô mon Dieu, par cette même bonté, dont j’ai ressenti tant de fois les effets, de m’accorder la grâce d’en faire dès aujourd’hui et jusqu’à la mort une sincère pénitence.

Faisons un ferme propos de ne plus pécher.

Que je souhaiterais, ô mon Dieu, ne vous avoir jamais offensé ! Et puisque j’ai été assez malheureux que de vous déplaire, je vais vous marquer la douleur que j’en ai par une conduite plus régulière. Je renonce dès à présent au péché, surtout de celui ou j’ai la faiblesse de retomber si souvent; et si vous daignez m’accorder votre grâce, ainsi que je le demande et je l’espère, je tacherai de remplir mes devoirs, et rien ne sera capable de m’arrêter, quand il s’agira de vous servir. Ainsi soit-il.

Pater, Ave, Credo, Confitéor

Recommandons-nous à Dieu, à la Sainte Vierge, à nos Anges gardiens et à nos saints Patrons

Bénissez, ô mon Dieu, le repos que je vais prendre pour réparer mes forces, afin de vous mieux servir. Vierge sainte, mère de mon Dieu, et, après lui, mon unique espérance, mon bon Ange, mon saint patron, intercédez pour moi, protégez-moi pendant cette nuit, tout le temps de ma vie et à l’heure de ma mort. Ainsi soit-il.

Prions pour les vivants et les fidèles trépassés.

Répandez, Seigneur, vos bénédictions sur mes parents, mes bienfaiteurs, mes amis et mes ennemis. Protégez tous ceux que vous m’avez donnés pour maître tant spirituels que temporels. Secourez les pauvres, les prisonniers, les affligés, les voyageurs, les malades et les agonisants. Convertissez les hérétiques, et éclairez les infidèles.
Dieu de bonté et de miséricorde, ayez aussi pitié des âmes des fidèles qui sont dans le purgatoire. Mettez fin à leurs peines, et donnez à celles pour lesquelles je suis obligé de prier, le repos et la lumière éternelle. Ainsi soit-il

Pour la conversion des pécheurs

Ave Maria - Sancta Maria, refugium peccatorum, ora pro nobis