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Lundi de la Passion (de la 5ème semaine de carême)


Epitre (Jonas III, 1-10) ;

En ces Jours-là, la parole du Seigneur fut adressée une seconde fois à Jonas, en ces termes : Lève-toi, et va à Ninive, la grande ville, et prêches-y la prédication que je t’ordonne. Jonas se leva et alla à Ninive, selon la parole du Seigneur ; or Ninive était une grande ville, de trois jours de marche. Et Jonas commença à entrer dans la ville pendant un jour de marche ; et il cria, en disant : Encore quarante jours, et Ninive sera détruite. Les Ninivites crurent à Dieu ; ils publièrent un jeûne et se couvrirent de sacs, depuis le plus grand jusqu’au plus petit. La chose parvint au roi de Ninive ; et il se leva de son trône, ôta son vêtement, se couvrit d’un sac, et s’assit sur la cendre. Il fit crier et publier dans Ninive cet ordre, comme venant de la bouche du roi et de ses princes : Que les hommes et les bêtes, les bœufs et les brebis ne goûtent rien ; qu’ils ne paissent point, et ne boivent pas d’eau. Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, et qu’ils crient au Seigneur avec force ; et que chacun revienne de sa voie mauvaise, et de l’iniquité qui est dans ses mains. Qui sait si Dieu ne se retournera pas pour pardonner, s’il n’apaisera pas la fureur de sa colère, de sorte que nous ne périssions pas ? Dieu vit leurs œuvres, Il vit qu’ils étaient revenus de leur voie mauvaise ; et le Seigneur Dieu eut pitié de son peuple.

Evangile selon Saint Jean (Jn VII, 32-39) ;

En ce temps-là les Princes et les Pharisiens envoyèrent des agents pour arrêter Jésus. Jésus leur dit donc : Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m’en vais à celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et là où je serai, vous ne pouvez venir. Les Juifs dirent donc entre eux : Où ira-t-il, que nous ne le trouverons pas ? Ira-t-il vers ceux qui sont dispersés parmi les Gentils, et instruira-t-il les Gentils ? Que signifie cette parole qu’il a dite : Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là où je serai, vous ne pouvez venir ? Le dernier Jour, qui est le plus grand de la fête, Jésus se tenait debout, et criait, en disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croît en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croyaient en lui.

Leçon de saint Augustin ;

Comment auraient-ils pu l’arrêter puisque Jésus ne voulait pas encore être pris ? Aussi comme ils ne pouvaient se saisir de lui contre son gré, leur mission n’eut d’autre effet que de les rendre témoins de ses enseignements. Or qu’enseignait-il ? « Jésus leur dit : Je suis encore pour un peu de temps avec vous. » Ce que vous voulez faire maintenant, vous le ferez, mais plus tard, car maintenant je ne le veux pas. Pourquoi est-ce que je n’y consens pas encore pour le moment ? « Parce que je suis encore avec vous pour un peu de temps, et que je vais vers Celui qui m’a envoyé. Je dois accomplir la mission qui m’est confiée, et parvenir ainsi à ma passion.
« Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là où je suis vous ne pouvez venir. » Ces paroles sont déjà une prédiction de sa résurrection ; les Juifs, en effet, n’ont pas voulu le reconnaître lorsqu’il était présent au milieu d’eux, et ils le cherchèrent ensuite lorsqu’ils virent la multitude qui croyait en lui. En effet, il s’opéra de grands prodiges au temps de la résurrection et de l’ascension du Seigneur. Les disciples firent alors des miracles éclatants, mais ce fut lui qui les accomplit par eux comme il en avait opéré par lui-même, car il leur avait dit : « Vous ne pouvez rien faire sans moi. » Lorsque le boiteux qui était assis à la porte du temple se leva à la voix de Pierre, se tint sur ses pieds et marcha, tous furent dans l’admiration : alors le Prince des Apôtres leur adressa la parole, et leur déclara que s’il avait guéri cet homme ce n’était point en vertu de son propre pouvoir, mais que c’était par la puissance de celui qu’ils avaient mis à mort. Beaucoup, touchés de componction, lui dirent : « Que ferons-nous ? »
Ils se voyaient sous le poids d’un crime énorme d’impiété, ayant mis à mort celui qu’ils auraient dû respecter et adorer ; et il leur semblait impossible d’expier leur crime : crime énorme, en effet, dont la vue les jetait dans le désespoir ; mais ils ne devaient pas désespérer, puisque le Seigneur suspendu à la croix avait daigné prier pour eux, en disant : « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » Parmi un grand nombre d’hommes qui lui étaient étrangers, Jésus mourant distinguait ceux qui lui appartenaient, et il demandait le pardon de ceux qui l’insultaient encore ; car il ne considérait pas que les hommes le faisaient mourir, mais bien qu’il mourait pour eux.